A quoi sert la prévention?

Dr Bruno Gröbli

 

Dans l'optique de l'augmentation des coûts de la santé, il est beaucoup question de prendre ses responsabilités et de pratiquer la prévention. Dans tous les médias, on trouve en abondance des conseils et des suggestions sur ce qu'il faut faire pour augmenter son bien-être et sa forme physique. A quoi sert tout?

Les succès des programmes de prévention des maux de dos sont terriblement minces: les dernières enquêtes montrent malheureusement que la mise en place de ces programmes sur les lieux de travail n'a aucune incidence sur les maux de dos, les absences et la productivité.

Il fallait s'y attendre: les programmes d'exercices à effectuer pendant les pauses, sur les lieux de travail ou à la maison pour augmenter la mobilité sont rarement suivis, ou ne le sont que très irrégulièrement. Bien que l'on s'accorde à admettre l'utilité de ces mesures, il est très difficile d'encourager suffisamment la motivation des personnes concernées. C'est pourquoi on ne peut que mettre en doute le succès des vastes campagnes d'information entreprises dans les médias.

A quoi doivent veiller le chiropraticien ou le médecin pour inciter leurs patients à collaborer davantage?

Premièrement, il convient de déterminer l'attitude du patient à l'égard de sa santé en général ou du chiropraticien ou du médecin en particulier.

Si le patient tient uniquement à se débarrasser de la douleur, sans s'intéresser aux mesures préventives, I'expérience montre qu'il ne vaut pas la peine de le faire changer d'attitude. Il importe donc d'expliquer en détail; au patient l'origine et le genre de ses douleurs, avant de lui exposer le déroulement de la thérapie.

De même, il convient de prendre en compte l'attitude du patient à l'égard de son travail et de son milieu social: si de nombreuses habitudes et activités doivent être modifiées ou limitées, la collaboration du patient sera faible, voire inexistante.

Comment améliorer le taux de participation des intéressés? Le patient doit pouvoir comprendre pourquoi un programme d'exercices lui sera bénéfique. Celui-ci doit être «passionnant» et varié et, en dépit des efforts nécessaires, procurer également un certain plaisir - par exemple, au niveau des contacts sociaux. C'est pourquoi les groupes de patients poursuivant des objectifs semblables ou similaires peuvent avoir une influence des plus favorables.

Il convient de vérifier et de contrôler régulièrement le succès des mesures ordonnées ou recommandées. Il faut également déterminer si des exercices à effectuer seul ou dans le cadre d'un club sportif conviennent plutôt à tel ou tel patient, en fonction de ses préférences et de ses capacités.

Enfin, un dernier facteur est à considérer, qui nous ramène à notre point de départ: combien vont coûter toutes ces mesures?

 

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